LES RIVERAINS DE LA BUTTE-AUX-CAILLES |
Aimer son quartier et protéger son cadre de vie |
Nos actions auprès de la Mairie de Paris : la Ville convoite les pleins pouvoirs de police pour la tranquillité publique, pourquoi les riverains de notre quartier peuvent s’en inquiéter |
La Maire de Paris a mené une action d’une rare pugnacité pour faire porter devant le Parlement un texte visant à lui transférer les pleins pouvoirs en matière de tranquillité publique. Les associations du Réseau « Vivre Paris ! » s’en inquiètent et ce tout particulièrement dans notre contexte actuel d’actions ministérielles incohérentes et de tentatives de déstabilisation du droit visant à protéger la tranquillité des riverains et à abandonner les centre-ville aux lobbies de l’alcool. Nous redoutons, en ce qui concerne les appétits parisiens, l'indépendance municipale totale qui en résulterait par rapport au ministère de l'intérieur. Rien ne peut contredire le constat d’une absence de volonté politique de la Ville de Paris s’agissant de prendre les moyens indispensables à la lutte contre les dérives de la nuit. Notre expérience du conseil de la nuit nous en fournit les arguments. Les associations du Réseau « Vivre Paris ! » dont nous étions sont venus aux réunions pour discuter de solutions concrètes et réalistes. Le Réseau « Vivre Paris ! » a explicitement porté des propositions [2015 : Texte 1 et son diaporama — texte 2– 2016 : Texte ]. Mais les rares réunions du conseil de la nuit ont été menées sans que jamais qu’un débat de ce type ait lieu. Tout a été fait, comme à l’époque des « états généraux de la nuit », pour esquiver les réalités et s’orienter vers des solutions que tout le monde sait inefficaces. Quelques exemples : ð Pas de professionnels de la santé à la table ð Pas de représentants de la direction de l’Urbanisme pour débattre sur la question de l’organisation désastreuse de la DU bloquée et rapport IGV pourtant voté en 2015, mais curieusement maintenu en stand by; ð Ouverture des parcs H24 sans évaluation sérieuse de la prétendue expérimentation été 2015; ð Blocage de la décision d'attribution des fonds promis en plénière 2015 pour des mesurages; ð Subventionnement aux "Pierrots de la nuit" (association AMUON) et dépense pour un rapport biaisé "copaname" qui ne font qu’aller dans le sens de la stratégie dangereuse entreprise par cette association liée aux lobbies de l’alcool et de l’association « Culture bar-bars » qui conteste la pertinence en centre-ville des normes protégeant les riverains. Qui plus est, la Ville de Paris ne dispose pas d'un plan opérationnel sérieux pour se doter des moyens indispensables à l’exercice des compétences auxquelles elle prétend : ð Quels agents remplaceront les policiers cf. position des syndicats sur les transformations d'emploi), c ð Comment et au bout de combien de temps deviendront-ils compétents ? Si donc le Parlement vote le transfert des pouvoirs au Maire de Paris sans poser conditions et précautions, les riverains des quartiers tels que la Butte aux Cailles seront les premiers à en souffrir. D’ores et déjà, nous souffrons de l’existence même et du prolongement du temps d’examen du texte de loi proposé à nos assemblées parlementaires (lettre RVP ! au Préfet de police). En effet, nous avons observé une démobilisation de nombre de commissariats depuis que la question du transfert de compétence est discutée au Parlement. Comment, dans de telles conditions, pourrait-on se montrer favorables à ce que la municipalité récupère les pouvoirs de police pour agir sur nos nuisances ?
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