Rectangle à coins arrondis:

LES RIVERAINS DE LA BUTTE-AUX-CAILLES

Aimer son quartier et protéger son cadre de vie

Actions spécifiques, les raisons de l’échec du traitement administratif des plaintes

ANALYSE PRESENTÉE PAR LRDBAC, POUR LE COMPTE DU RÉSEAU « VIVRE PARIS ! » AU CONSEIL NATIONAL DU BRUIT—GROUPE GESTION DU BRUIT PAR LES COLLECTIVITÉS LOCALES (JUIN 2014) - SUITE

 

2. – Recours au Bureau des nuisances :

 

Les expériences des riverains ayant recouru au Bureau des nuisances (BACN) de la préfecture de Paris sont très contrastées.

 

2.1. - Expériences parfois réussies, mais dans des limites très contestables

 

2.1.2.- Les aspects de la réussite de l’action du BACN

Certains riverains, accompagnés par une association de quartier ont obtenu des résultats appréciables : réactivité à la demande de contrôle, suivi jusque mise en conformité et à un certain stade, verbalisation. Mais ces résultats ne peuvent être obtenus que dans des limites contestables.

 

2.1.3. - Les limites contestables de l’action du BACN

                 2.1.3.1 – Le rejet de la fermeture administrative des contrevenants comme sanction de la résistance des contrevenants

                 En cas de verbalisation, ne pas user de la sanction de        fermeture administrative et renvoyer au procès pénal anéantit                  souvent l’action du BACN. Or, c’est ce que la préfecture impose.

                 La préfecture de police de Paris a plusieurs fois publiquement expliqué que la verbalisation du BACN ne produit    aucun                  effet propre en termes de fermeture administrative de     l’établissement contrevenant. Elle tente de le justifier       en se                  référant à son objectif     pédagogique dirigé vers la  progression de la situation et non la répression.

                 Cet argument ne convainc pas : toute démarche pédagogique doit s’appuyer certes, d’abord, sur la persuasion                  dénuée de sanction. Mais s’il n’existe pas de sanction       proportionnée et adéquate à la force de résistance d’un                  contrevenant, les efforts de la      pédagogie seront réduits à néant (et le coût pour la collectivité    aura été subi en pure                  perte).

                 Or, seule la menace d’une sanction de fermeture administrative constitue une sanction    proportionnée, adéquate à la                  force de résistance du contrevenant et susceptible d’intervenir    en temps utile.

                 La position actuelle de la préfecture, qui n’est fondée sur aucune contrainte juridique,      fait dépendre l’éventualité                  d’une sanction des verbalisations du BACN de la réussite d’une action       devant la juridiction pénale. Les victimes                  doivent donc se débrouiller seules pour : dépasser le risque de classement sans suite par le Parquet, faire face au                  procès en termes à la fois de compétences et de temps disponible.

                 A supposer qu’elles y parviennent et que, au surplus, elles parviennent à emporter la conviction du juge, la                  condamnation prononcée ne parvient pas à imposer au commerçant de   respecter la loi à l’avenir :

                 - Les sanctions sont insuffisantes :

                                  . Amendes et éventuels dommages et intérêts modestes

                                  . Absence systématique de prononcé de confiscation du matériel même en cas de réitération

                                  . Absence de prononcé de sanctions en nature (type installation d’un sas) par le juge pénal statuant                                              accessoirement dans les termes de la responsabilité civile découlant de l’infraction.

                 2.1.3.2. – Le refus de prendre en considération les sources de tapages autres que le bruit de musique amplifiée

                 La préfecture de police de Paris a limité la compétence du BACN dans le seul champ du     respect des réglementations                  relatives à des émissions sonores provenant de l’intérieur d’un     établissement et, sauf erreur, hors prise en                  considération des bruits de clientèle.

                 Il n’est pas possible de demander des mesurages pour les bruits de clientèle sur la voie     publique. Pourtant, ce type de                  tapage c’est devenu un facteur majeur des plaintes des    riverains en raison aussi bien de la prolifération des terrasses                  que de la généralisation de la vente d’alcool à emporter par les bars, avec une consommation par la clientèle aux                  abords de l’établissement et sans nécessité d’une autorisation de terrasse.

 

2.2.2- Expériences totalement déceptives lors d’actions menées par le BACN

 

Les associations reçoivent beaucoup de retours d’expérience négatifs de riverains qui se plaignent, principalement, de l’absence de suivi des mesurages qui ont été opérés dans leurs domiciles et qui, pourtant, avaient révélé des manquements à la réglementation.

Nous avons des témoignages alarmants, montrant que les mises en demeure s’étalent sur des mois ou des années  de souffrance pour le voisinage, sans même déboucher sur la moindre verbalisation.

 

                                  [suite : Le caractère contreproductif des décisions de la Ville de Paris en matière de tranquillité publique : …]