LES RIVERAINS DE LA BUTTE-AUX-CAILLES

Aimer son quartier et protéger son cadre de vie

 

LA MODIFICATION DE L’ARRETE PREFECTORAL SUR LA CONSOMMATION D’ALCOOL SUR LA VOIE PUBLIQUE EN JUILLET ET AOÛT 2013 : BILAN PROVISOIRE ET PERSPECTIVES (8 août 2013), NOTRE REACTION :

                                                                                                                                                                                                           

                                                                                                                       Monsieur Jérôme COUMET

                                                                                           Maire de Paris 13è

                                                                                           Mairie Place d’Italie

                                                                                           75013 Paris

 

                                                                                           Paris, le 1er août 2013

 

 

OBJET : Questions sur le nouvel arrêté préfectoral et demande d’entretien

COPIE à Monsieur le Sous-Préfet de police Nicolas LERNER

 

 

Monsieur le Maire,

 

 

A l’heure où vous avez distribué dans le quartier votre lettre publique du 27 juillet, vous n’avez toujours pas répondu à notre lettre vous annonçant notre dénonciation de la charte. Nous regrettons cette attitude.

 

Certes, vous avez mené à bien le projet que vous n’avez cessé d’agiter depuis juin 2011, concernant l’amendement de l’arrêté préfectoral qui assurait la tranquillité, la sécurité et la propreté publiques dans notre quartier en interdisant que la voie publique ne serve de terrasse géante.

 

Pour autant, nous tenons à vous faire savoir que nous contestons votre méthode autant que la légitimité de votre démarche et nous nous insurgeons contre votre lettre adressée aux riverains du quartier pour les contre-vérités qu’elle comporte. Nous ne laisserons pas croire en l’image pacificatrice dans laquelle vous vous plaisez à vous décrire. Nous ne vous laisserons pas dénigrer l’action de notre association que vous vous acharnez à malmener alors que vous devriez, au contraire, vous attacher à protéger les riverains agressés par les pratiques commerciales des bars, notamment en ce qui concerne le droit fondamental de jouir d’une certaine tranquillité dans leur domicile, droit consacré par la Cour européenne des droits de l’Homme.

 

Comment pouvez-vous prétendre, Monsieur le Maire, avoir joué un rôle de conciliation alors que, de façon insidieuse mais révélatrice pour n’importe quel observateur averti, vous avez, en réalité, tout fait pour nous écarter du processus de charte. Auriez-vous notamment des explications au fait que :

 

JAMAIS vous n’avez répondu à notre demande pourtant simple de nous préciser qui était devenu ou resté signataires parmi les commerçants après le 2 juillet ?

Vous avez purement et simplement REFUSE d’utiliser le tableau de suivi établissement par établissement que nous avions créé pour le comité du 15 octobre et avez REJETE l’idée d’un suivi en continu pour ne retenir que des réunions espacées qui, par nature, ne permettent aucun travail efficace pour nos problématiques. Le contesteriez-vous ?

Vous ayez n’ayez pris AUCUNE INITIATIVE pour convoquer le deuxième comité de suivi avant le 10 juin, soit après notre dénonciation de signature et après que notre critique de votre gestion de la charte ait été rendue publique. Le contesteriez-vous ?

 

Comment pouvez-vous affirmer, Monsieur le Maire, que la charte a débouché sur une amélioration de la situation du quartier  et que les établissements ont amélioré leur respect des diverses réglementations auxquelles ils sont soumis ?

 

Bien entendu, nous aurions été prêts à considérer que des dérogations à l’arrêté de 2011 auraient été compréhensibles SI les établissements avaient pris soin de leur voisinage TOUT AU LONG DE L’ANNEE et SI ceux qui ne le font pas étaient SANCTIONNES par des fermetures administratives temporaires que VOUS appelleriez explicitement de vos vœux, comme un Maire se doit de le faire. Mais notre lettre de dénonciation de notre signature vous alertait d’une situation bien différente et vous avez choisi de l’ignorer et de retourner contre nous notre choix de dénoncer la charte.

 

Ce n’est pas là, Monsieur le Maire, l’attitude d’un élu responsable que de considérer qu’on se voit une ou deux heures deux fois par an, en évitant soigneusement de parler des règles à respecter de façon suffisamment précise pour procéder à une appréciation circonstanciée de l’évolution de la situation.

 

Malgré tous vos efforts de communication, les faits sont têtus : jamais vous ne pourrez faire accepter par tous ceux qui sont déçus de votre gestion de la vie nocturne du quartier que les conditions du comité de suivi du 17 juin qui a « voté » en faveur d’un amendement de l’arrêté jouisse d’une quelconque valeur démocratique. Vous le savez pertinemment, les victimes des nuisances n’étaient pas représentées par les deux associations présentes. La création de l’une ayant été subventionnée par la Mairie de Paris et l’autre ayant été constituée frontalement contre l’arrêté initial, les signataires de sa pétition n’étant évidemment pas parmi nos adhérents. Vous ne pourrez jamais effacer le fait que notre association soit la seule qui représente, aussi bien dans les faits que par ses statuts, les victimes des nuisances des bars. Vous ne pourrez jamais contester efficacement la réalité des nuisances dont nous nous plaignons. Les constatations de la Police de quartier sont lacunaires et nous avons d’autres preuves. Vous n’avez pas fait la preuve du contraire par le dispositif Buitparif que nous cessons de vous demander d’imposer aux commerçants qui font tout pour l’éviter.

 

Si vous pensez que des consignes de gobelets plastiques et la promesse d’emploi de chuteurs parent aux nuisances sonores et de propreté, ce qui s’est passé en juillet avant que les orages ne sévissent ne l’a pas confirmé. D’ailleurs, votre lettre publique ne se réfère qu’à des « engagements de… »  de la part des commerçants. C’est vague. Pouvez-vous nous préciser notamment combien il y a de chutteurs, quelles seraient les qualifications exigées pour leur recrutement (cf. le contre-exemple du prétendu chutteur du « Merle Moqueur »), quelles sont les missions de leurs contrats et leurs horaires d’intervention et auprès de quels établissements ils interviennent ?

 

Etant entendu qu’un processus de charte ne saurait avoir vocation à exclure les relations bilatérales entre Mairie et parties prenantes d’un quartier, nous vous demandons, Monsieur le Maire, de nous accorder un rendez-vous en septembre. Nous espérons recevoir auparavant les réponses aux quelques questions précises figurant dans la présente. Contrairement à ce que vous pensez peut-être, une majorité souvent silencieuse des habitants du quartier les attendent, car votre lettre publique les a heurtés, eux qui sont victimes des nuisances dont vous méprisez la réalité.

 

Dans l’attente, je vous prie de recevoir, Monsieur le maire, l’expression de mes salutations distinguées.

 

 

Po Anne PENNEAU  -   Présidente

 

Nos actions auprès de la Mairie du XIIIème (suite):