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LES RIVERAINS DE LA BUTTE-AUX-CAILLES

Aimer son quartier et protéger son cadre de vie

Nos actions auprès de la Mairie du XIIIème:

Réunion du comité de suivi de la charte du quartier de novembre 2020

 

Etaient présents :

 

- S. Ferrier élu référent-nuit

- Th Charlois, chargé de mission au Conseil de la nuit de la Ville de Paris

- 1 représentante du conseil de quartier

- La représentante de Bruitparif

- Un représentant de l'association Les Cailleux

- 3 représentants LRDBAC (2 membres du CA et un adhérent ayant répondu à notre demande d'analyse du rapport Bruitparif)

 

A noter : aucun représentant de l'association des commerçants car son président (propriétaire dans deux établissements du quartier responsables de nuisances notoires) était indisponible, ce qui nous a amenés à faire remarquer qu'une association qui ne peut pas du tout être représentée dans ces conditions pose vraiment un problème de fiabilité.

 

Dans l'ensemble, la réunion a été positive et la discussion a pu porter sur des points intéressants. Trois réserves importantes cependant.

 

1/ Le positif attaché à l'action Bruitparif

 

Un rapport provisoire élaboré par Bruitparif avait été transmis aux personnes invitées à participer au comité de suivi. Sa présentation orale a été enrichie d'éléments complémentaires dont nous voulions précisément débattre.

 

1. Les données collectées et leur analyse figurant au pré-rapport Bruitparif accréditent nos plaintes :

 

Il est maintenant indiscutablement établi par les moyennes du bruit faites sur 3 points du quartier que le quartier est bruyant la nuit et que le bruit est en rapport avec l'activité des bars ou restaurants-bars.

Il est aussi établi que le bruit varie certes selon les périodes de l'année ou des jours de la semaine, mais qu'il existe à des niveaux importants tout au long de l'année.

 

2. Des suites ont été annoncées dans le sens de nos attentes

 

·  Buitparif a annoncé :

 

*  affiner les analyses sur l'origine des bruits (type de bruit, localisation plus précise), de façon à pouvoir passer à la seconde étape de la collecte de données, qui consiste à déterminer les moyens par lesquels la disparition des nuisances sera recherchée en concertation avec les établissements (dont il a été observé qu'ils sont encore très rétifs à toute évolution de leurs pratiques)

*  Bruitparif a aussi annoncé qu'avec l'accord de la Ville, les 6 méduses initialement prévues vont pouvoir être installées sans qu'il soit nécessaire de solliciter de la même façon qu'auparavant les habitants, dont la crainte de représailles s'est révélée très clairement lors des démarches destinées à obtenir des accords d'hébergement des capteurs. La conception des méduses a évolué et permet de délocaliser le capteur du boîtier d'enregistrement des données.

 

·  M. Ferrier a annoncé que la mairie réitérera sa demande auprès du Préfet de police pour un arrêté interdisant la consommation d'alcool sur la voie publique et la vente d'alcool par les supérettes en soirée.

 

2/ Des réserves quant à l'action pratique réelle de la Ville

 

1. Une action de la mairie qui nous plonge dans un temps de résolution très lent des problèmes et de résolution aléatoire.

 

La mairie entend traiter les nuisances sans passer par des sanctions et, sauf cas très exceptionnel, appliquer une stratégie de régulation. M. Ferrier a effectivement confirmé que la mairie était décidée à œuvrer par la concertation avec les établissements et non pas par la voie de ce qu'il a nommé "la force" (au lieu de ce que nous aurions quant à nous nommé  "l'autorité", nuance qui en dit long...). Donc, pas de fermeture administrative en vue. L'action vise à persuader les établissements qu'il y a réellement des nuisances, qu'ils ont une responsabilité et des moyens pour les éviter, qu'ils devraient mettre en œuvre ces moyens en leur qualité d'acteurs d'un quartier où des intérêts divers doivent composer. Joli programme en théorie bien entendu. 

 

Mais les élus sont-ils autorisés à pratiquer des politiques utopiques au risque de leurs administrés ?

 

Au jour d'aujourd'hui, en effet, cette démarche n'a fait ses preuves nulle part. Elle expose les habitants à la prolongation de conditions de vie nuisibles pour leur santé  et des retombées diverses de l'agitation du quartier sur la collectivité. Prolongation sur un temps indéterminé (aucun calendrier offrant la perspective d'un changement de stratégie puisque la menace des sanctions est évacuée dans ce changement de paradigme de la gestion de la Ville).

 

Les habitants ne pourront pas même se tourner vers la Préfecture de police , car comme l'a annoncé sans ambiguïté la directrice de Cabinet du Préfet de police de Paris, nous abordons une phase de désengagement de cette dernière s'agissant de la tranquillité publique au sens où elle est perturbée dans nos quartiers. Or la nouvelle police municipale qui se met progressivement en place s'annonce comme une police de régulation et non de répression (v. https://www.paris.fr/pages/police-municipale-parisienne-nous-serons-au-plus-proche-du-terrain-15800  : "Nous voulons une présence de voie publique, une présence de proximité, qui nous permet de réguler l’espace public, à la fois sur le plan de la protection routière (tout ce qui concerne les infractions routières) et également sur le plan de la salubrité publique. Nous sommes sur une police de présence, pas sur une police de l’intervention urgente").

 

2. La modification du règlement municipal sans concertation des habitants

 

Il nous a été indiqué que le règlement des terrasses devait évoluer pour une meilleure prise en charge de nos questions. Mais il nous a été aussi précisé :

 

- En réponse à notre remarque sur l'absence de concertation avec les habitants dans le processus de refonte  confié à Mme Polski adjointe au commerce : qu'il y avait eu une réunion avec le collectif d'associations rendeznousparis (auquel appartient l'association Réseau Vivre Paris dont nous sommes membres). Quand on sait que cette réunion a été expresse, que le projet de refonte n'a pas été transmis aux associations (en tous cas pas à la nôtre ni à l'association Réseau Vivre Paris) et qu'il n'est pas prévu qu'il le soit, force est de constater que Madame Hidalgo et son Cabinet ont une conception très très très restrictive de la concertation...

- En réponse à nos critiques sur la pérennisation des terrasses éphémères : qu'elle est indiscutable.

- En réponse à une question que nous avions posée sur l'enlèvement des mobiliers irréguliers sur la voie publique à propos de situations caricaturales existant dans notre quartier : que c'est la quadrature du cercle en pratique. Point.

 

ll y a finalement un hiatus entre l'avancée portant sur le diagnostic des causes des nuisances permise par l'opération Bruitparif et les signaux donnés par la Ville de Paris sur sa gestion de la tranquillité publique dans nos quartiers. Il faut que les choses avancent rapidement sur un plan pratique.